Paulo Rosine : « Je suis en paix avec le monde »

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André-Marc Belvon

Pianiste autodidacte et surdoué, pourvu d’une extraordinaire mémoire musicale et d’un sens instinctif de l’harmonie, Paulo Rosine a su rechercher des voies nouvelles pour notre musique traditionnelle, sans rien concéder sur notre authenticité. • .

« Je suis en paix avec le monde » chantait le chef d’orchestre de Malavoi sur l’album « Matebis » en 1992. Il ajoutait : « …et je caresse l’illusion (…) que le monde est aussi en paix avec moi ». 30 ans après nous avoir quittés (le 31 janvier 1993), le pianiste, auteur, compositeur et interprète, incontestablement l’âme du groupe mythique martiniquais, nous a laissé le chagrin d’avoir perdu, trop tôt, un de nos talents.

«Devant le mystère de la mort, il n’y a qu’une
seule réponse : celle de la foi qui permet aux paroles de la
dernière chanson de Paulo Rosine de prendre tout leur sens
: ” L’oiseau s’éloigne. Je m’éloigne avec l’oiseau, vers les
étoiles, plus haut toujours plus haut ” ».

Ce lundi 1er février 1993, le Père Méranville,
assisté du Père Elie, célèbre la cérémonie funèbre dans une
cathédrale de Fort-de-France pleine. Des centaines de fidèles sont
rassemblés place Monseigneur Roméro. Dans son homélie, il évoque
cette dernière chanson de Paulo Rosine : « Je suis en paix avec le
monde ». « Paroles prémonitoires ? » n’ont pas manqué de
s’interroger quelques amis présents peu après l’annonce de son
décès la veille, à son domicile à Redoute. Notre confrère Jean-Luc
Médouze était aussi présent. Il témoigne dans l’édition de
France-Antilles du lundi 1er février 1993 : « Paulo,
les chansons que tu avais promises, tu les écriras là-haut
(…) ». Cette phrase est tirée du livre d’or qui se trouvait
sur une table installée en face du cercueil de Paulo Rosine.
Symboliquement, entre le cercueil et la table, le magnifique piano
à queue, sur lequel reposaient deux cahiers de partitions, frappait
les regards des visiteurs et rappelait que l’artiste disparu était
un virtuose de cet instrument.

Tout au long de la journée d’hier, le monde
culturel et musical a tenu à rendre une dernière visite à l’artiste
qu’une longue maladie, sans rémission, a ravi à ses proches. Et, il
faut le dire, à la Martinique, voire à toute la Caraïbe. Certains
ont eu sans doute envie d’aller caresser le piano qui a été le
compagnon de route de Paulo Rosine, et sur lequel il a forcément
composé les morceaux qui le feront entrer dans l’éternité
(…). 

Paulo Rosine s’en est allé après plusieurs mois de
souffrance, plusieurs mois de courage. Vaillant comme un…

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